En 2012, 32.3% des français de plus de 18 ans sont en surpoids et 15% sont obèses. Le nombre de personnes obèses est estimé aux alentours de 6 922 000 soit 356 000 personnes supplémentaires par rapport à 1997. Le poids moyen et le tour de taille des français ne cessent d’augmenter[1].
Dans une société où la minceur est associée à la beauté, la poursuite d’une ligne svelte est une préoccupation majeure pour bon nombre d’individus. Et cette recherche passe, entre autre, par la consommation de produits allégés dont les emballages et slogans promettent minceur, santé et beauté.
Yaourts, crèmes desserts, fromages, sodas, jus de fruits, biscuits, confiseries, plats préparés... la liste des aliments déclinés en version allégée est longue... comme un linéaire de supermarché. Le regard se perd dans la multitude de produits proposés et notre esprit ne sait plus où donner de la tête. Quelle différence entre cette crème dessert chocolat et celle à 0% ? 0% de quoi ? Il faut sortir une loupe pour examiner l’étiquette et comparer les données nutritionnelles. Un vrai casse-tête au moment de choisir.
Tout d’abord, que veut dire allégé ?
Ce qualificatif est défini par la réglementation.
Un produit allégé est une denrée alimentaire de consommation courante dont la teneur d’un ou plusieurs constituants (en général lipide ou glucide) est réduite, en comparaison avec un produit de référence. L’allégement ne change pas fondamentalement la nature du produit et ne peut le faire passer pour une denrée destinée à une alimentation particulière.
Pour en savoir plus sur l'étiquetage des produits allégés cliquez sur Read More en bas de l'article.
L’allégement d’un produit porte donc sur les lipides (la matière grasse), les glucides ou la valeur énergétique.
Bien sûr, il ne suffit pas de retirer quelques milligrammes d’un composant ou de réduire de 2 calories la valeur énergétique pour apposer l’estampille « light ». La réglementation veille et fixe un seuil minimal : au moins 25% de réduction par rapport au produit de référence.
Pour obtenir un produit allégé, différentes techniques sont utilisées.
Ces allégements, au-delà d’alléger le porte-monnaie, ne sont pas sans conséquence sur le produit ... et sur le consommateur.
Tout en présentant un apport calorique inférieur (dans certains cas, il n’y pas de différence substantielle) un produit dit allégé peut très bien être plus gras ou plus sucré que son équivalent standard. Et pour cause...
Comme indiqué plus haut, pour conserver les qualités organoleptiques (saveurs, textures...), l’allégement d’un composant nécessite l’ajout ou l’augmentation d’autres ingrédients. C’est le cas, par exemple, de certains chocolats lights pour lesquels la teneur en cacao, riche en lipide (voir post précédent), est augmentée afin de compenser la réduction de sucre. Ou encore, des céréales pour petit-déjeuner dont le slogan est d'aider à retrouver la ligne et qui, au final, sont plus riches en lipides qu'une version non allégée destinée aux enfants.
La présence d’additifs est aussi une conséquence de l’allégement. Lors de la fabrication, l’ajout d’air ou d’eau rend les denrées plus sensibles à l’oxydation et au développement de micro-organismes (la présence d’humidité favorise l’apparition de moisissures). La durée de conservation des produits est donc réduite. Pour y remédier, les industriels rajoutent des additifs (naturels ou chimiques), en quantité plus ou moins importante.
Même si l’emploi des additifs est encadré par une règlementation rigoureuse, le risque de dépassement des doses journalières admissibles existe chez les personnes consommant systématiquement du light, avec des répercussions plus au moins délétères sur la santé.
Plus chers, truffés d’additifs et un goût pas terrible, quel beau cocktail ! Mais que se passe-t-il chez le consommateur ?
Les lipides et les glucides (mais surtout les lipides) véhiculent le goût. En les réduisant, le produit allégé est moins savoureux, moins goûteux. Il est aussi moins riche en calories. On le dépossède donc de sa capacité à rassasier l’organisme et à réconforter. Moins satisfaisant, le consommateur, cherchant à maigrir, en mangera plus pour atteindre un seuil de contentement. Ou alors, sous prétexte que c’est light, il pourra se « lâcher » tout en ayant bonne conscience.
Un dérèglement du comportement alimentaire semble se profiler à travers un phénomène de compensation : manger plus du même produit allégé ou manger plus d’autres aliments lights... annihilant ainsi toutes les bonnes résolutions pour perdre les kilos superflus.
Non, les produits allégés ne sont pas des produits miracles: en soi, ils ne font pas maigrir.
Cependant, dans le cadre d’une alimentation équilibrée et consommés raisonnablement ils peuvent aider à contrôler le poids.
[1] Enquête OBEPI 2012
Dans une société où la minceur est associée à la beauté, la poursuite d’une ligne svelte est une préoccupation majeure pour bon nombre d’individus. Et cette recherche passe, entre autre, par la consommation de produits allégés dont les emballages et slogans promettent minceur, santé et beauté.
Yaourts, crèmes desserts, fromages, sodas, jus de fruits, biscuits, confiseries, plats préparés... la liste des aliments déclinés en version allégée est longue... comme un linéaire de supermarché. Le regard se perd dans la multitude de produits proposés et notre esprit ne sait plus où donner de la tête. Quelle différence entre cette crème dessert chocolat et celle à 0% ? 0% de quoi ? Il faut sortir une loupe pour examiner l’étiquette et comparer les données nutritionnelles. Un vrai casse-tête au moment de choisir.
Tout d’abord, que veut dire allégé ?
Ce qualificatif est défini par la réglementation.
Un produit allégé est une denrée alimentaire de consommation courante dont la teneur d’un ou plusieurs constituants (en général lipide ou glucide) est réduite, en comparaison avec un produit de référence. L’allégement ne change pas fondamentalement la nature du produit et ne peut le faire passer pour une denrée destinée à une alimentation particulière.
Pour en savoir plus sur l'étiquetage des produits allégés cliquez sur Read More en bas de l'article.
L’allégement d’un produit porte donc sur les lipides (la matière grasse), les glucides ou la valeur énergétique.
Bien sûr, il ne suffit pas de retirer quelques milligrammes d’un composant ou de réduire de 2 calories la valeur énergétique pour apposer l’estampille « light ». La réglementation veille et fixe un seuil minimal : au moins 25% de réduction par rapport au produit de référence.
Pour obtenir un produit allégé, différentes techniques sont utilisées.
- Technique de la dilution : de l’eau ou de l’air sont ajoutés à la denrée dans le but de la rendre moins dense et donc d’abaisser la quantité d’énergie apportée par 100g d’aliment (on parle de densité énergétique). Cette technique est souvent employée pour les produits liquides (sodas, jus....) ou semi liquides (crème fraiche, glaces, beurre...).
- Technique de la substitution : les composés à alléger sont remplacés par d’autres constituants, procédé très largement utilisé pour les denrées solides. En effet, si on retire un composant d’une préparation, on perd aussi ses propriétés chimiques, gustatives, texturantes, etc, pertes qu’il faut compenser pour que le produit plaise au consommateur.
- les matières premières peuvent être déjà allégées ou bien contenir moins de lipide ou moins d’énergie. Par exemple, la fabrication des yaourts à 0% de matière grasse emploie du lait écrémé au lieu de lait demi-écrémé ou entier ;
- les glucides comme le sucre peuvent être substitués par des édulcorants intenses (substances ayant un goût très sucré) ou de charge (substances apportant moins d’énergie que le sucre tout en ayant le même volume) ;
- les lipides peuvent être remplacés par des additifs ou des ingrédients ayant des propriétés texturantes similaires.
Ces allégements, au-delà d’alléger le porte-monnaie, ne sont pas sans conséquence sur le produit ... et sur le consommateur.
Tout en présentant un apport calorique inférieur (dans certains cas, il n’y pas de différence substantielle) un produit dit allégé peut très bien être plus gras ou plus sucré que son équivalent standard. Et pour cause...
Comme indiqué plus haut, pour conserver les qualités organoleptiques (saveurs, textures...), l’allégement d’un composant nécessite l’ajout ou l’augmentation d’autres ingrédients. C’est le cas, par exemple, de certains chocolats lights pour lesquels la teneur en cacao, riche en lipide (voir post précédent), est augmentée afin de compenser la réduction de sucre. Ou encore, des céréales pour petit-déjeuner dont le slogan est d'aider à retrouver la ligne et qui, au final, sont plus riches en lipides qu'une version non allégée destinée aux enfants.
La présence d’additifs est aussi une conséquence de l’allégement. Lors de la fabrication, l’ajout d’air ou d’eau rend les denrées plus sensibles à l’oxydation et au développement de micro-organismes (la présence d’humidité favorise l’apparition de moisissures). La durée de conservation des produits est donc réduite. Pour y remédier, les industriels rajoutent des additifs (naturels ou chimiques), en quantité plus ou moins importante.
Même si l’emploi des additifs est encadré par une règlementation rigoureuse, le risque de dépassement des doses journalières admissibles existe chez les personnes consommant systématiquement du light, avec des répercussions plus au moins délétères sur la santé.
Plus chers, truffés d’additifs et un goût pas terrible, quel beau cocktail ! Mais que se passe-t-il chez le consommateur ?
Les lipides et les glucides (mais surtout les lipides) véhiculent le goût. En les réduisant, le produit allégé est moins savoureux, moins goûteux. Il est aussi moins riche en calories. On le dépossède donc de sa capacité à rassasier l’organisme et à réconforter. Moins satisfaisant, le consommateur, cherchant à maigrir, en mangera plus pour atteindre un seuil de contentement. Ou alors, sous prétexte que c’est light, il pourra se « lâcher » tout en ayant bonne conscience.
Un dérèglement du comportement alimentaire semble se profiler à travers un phénomène de compensation : manger plus du même produit allégé ou manger plus d’autres aliments lights... annihilant ainsi toutes les bonnes résolutions pour perdre les kilos superflus.
Non, les produits allégés ne sont pas des produits miracles: en soi, ils ne font pas maigrir.
Cependant, dans le cadre d’une alimentation équilibrée et consommés raisonnablement ils peuvent aider à contrôler le poids.
[1] Enquête OBEPI 2012
La dénomination « allégé » doit être complétée par l’expression « allégé en... » ou « réduit en... » indiquant le nutriment concerné et la proportion de l’allègement. L’étiquette doit aussi renseigner la valeur énergétique globale du produit dans le cas où son absence créerait une confusion chez l’acheteur. Dans ce cas, la valeur énergétique du produit de référence doit être indiquée. Et enfin, le produit ne peut pas présenter d’allégations faisant référence à un amaigrissement ou à un régime.